300ans

300 ans d'inspiration

Famille bergeron 
1720 à 1797

Une rencontre fondatrice au siècle des Lumières. L’acte de naissance fut un acte de mariage. Illustre serviteur du roi, l’Écuyer Jacques de Bergeron, prit pour épouse, le 30 mai 1720, en l’église de Saint-Julien de Reignac, Marie Dejean, héritière du vignoble. 

Sur les ordonnances de l’estimé Conseiller au Parlement de Bordeaux, les vins bénéficièrent d’une large distribution, notamment dans les pays scandinaves. Les Archives municipales de Bordeaux datant de la Révolution indiqueraient qu’une épée et un pistolet auraient été confisqués par les autorités à des Suédois, alors de passage au château. 

Famille Ducru
1797 à 1866

Natif du Béarn, dynamique négociant, fondateur de sa propre maison de commerce, Bertrand Ducru acquit la propriété en 1797. Son amour pour le cru médocain l’amena à consentir à d’importants investissements tant dans les chais que dans le vignoble. Au point que ses successeurs décidèrent d’accoler son nom à celui de Beaucaillou. L’infatigable bâtisseur a puissamment contribué au rayonnement du domaine par la valorisation des terres et la transformation de la maison girondine en élégante chartreuse Directoire surplombant l’estuaire.

Le Baron Antoine-Auguste Ravez (1797-1857), épousa Marie-Louise Ducru, fille de Bertrand Ducru et Marie Duluc. Son père, le Comte Auguste Ravez (1770-1849), avocat, Pair de France (1829-1830), député de la Gironde (1816), Président de la Chambre des Députés, sous-secrétaire d’Etat à la Justice (1817-1818), aurait fait remplacer le traditionnel verre d’eau des orateurs parlementaires par un verre de Ducru-Beaucaillou afin de faire honneur au vin de sa belle-fille.
Bertrand Ducru décéda en 1829. Ses deux enfants dirigèrent alors le domaine. En 1860, Marie-Louise Ravez racheta les parts de son frère, Jean-Baptiste Gustave Ducru, et devint seule propriétaire.

Sous son égide, la propriété connut la plus forte progression qualitative au sein de l’appellation Saint-Julien et le cru fut sous son ère le plus chèrement vendu. Consécration lors du classement 1855 : le château Ducru (Beaucaillou) figurait noblement sur la deuxième marche du podium bordelais.

Famille Johnston 
1866 à 1928

Le 3 mars 1866, Ducru-Beaucaillou est vendu à Lucie-Caroline Dassier, épouse du négociant Nathaniel Johnston. Ce brillant polytechnicien, nourrissant une passion pour le Médoc, s’entoura des meilleurs experts et fit souffler un vent de modernité sur la propriété.

En 1878, deux ans après le décès de son épouse, Nathaniel Johnston contracta une seconde alliance avec la Princesse Marie Caradja de Constantinople (1854-1910), fille du prince Constantin de Turquie. Désireux d’embellir Ducru-Beaucaillou à la hauteur de ses vins, il érigea deux tours victoriennes pour encadrer la chartreuse initiale, avec le célèbre architecte Michel-Louis Garros, et son complice, Eugène Bühler, pour créer un parc paysager planté d’essences rares. Sur ses ordonnances, la demeure, l’une des plus somptueuses de la Gironde, rivalisa de luxe, de sophistication et d’exotisme.

Grâce aux loyaux efforts des Johnston, incarnation de l'esprit bordelais et du haut commerce, les crus de Ducru-Beaucaillou connurent une aura internationale.

En 1884, Nathaniel Johnston mit au point avec le concours de son régisseur Ernest David et d’Alexis Millardet la fameuse "bouillie bordelaise", très efficace contre le mildiou, plasmopara viticola, champignon originaire des Etats-Unis au XIXème siècle, qui a infesté rapidement l’ensemble du vignoble français.

En 1904, Nathaniel Johnston fut le premier président du Syndicat des grands crus classés du Médoc. La Première Guerre Mondiale, la révolution bolchévique d’octobre 1917, la Prohibition américaine (1920) affectèrent durement les affaires des Johnston. Le cœur meurtri, ils cédèrent Ducru-Beaucaillou en 1928.

Famille DESBARATS
1928 à 1941

Fernand Odon Desbarats, bouillonnant négociant en vins médocain, a épousé Mary Butler de Burke, fille d’une puissante famille anglaise établie en Irlande. Elle avait entre autres activités une branche d’importation de vins qui distribuait notamment ceux de notre zélé commerçant bordelais. En remploi de la dot de Mary, le couple acquit Ducru-Beaucaillou en 1928.

Après avoir supporté les effets catastrophiques de la Grande Dépression, combinés à la pénible décade des années 30 où se succédèrent de bien médiocres millésimes, ils mirent la propriété en vente après seulement dix ans de gestion. La vente tarda à se conclure et c’est finalement en 1942 que Francis Borie, déjà propriétaire d'un grand cru dans la commune voisine de Pauillac, en prit les rênes.

Famille borie

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Famille boriE

Francis &
Jean-Eugène Borie

En 1942, Francis Borie prit donc Ducru-Beaucaillou en fermage viager à Fernand Odon Desbarats de Burke. Bâtisseur acharné, l’énergique négociant corrézien fut aussi viticulteur passionné au château Haut Batailley, Grand Cru classé de la commune voisine de Pauillac. De tous aimé et respecté, Francis avait une profonde douceur d’âme ; la générosité est ce dont il manquait le moins.

En 1959, Jean-Eugène, succédant à son père, entreprit un méticuleux travail de remise en état du vignoble et des chais.  Abandonnant rapidement le négoce familial, il se dédia au développement et à la modernisation de la propriété pour la mettre tout entière au service des vins qu’il aimait « grands ».  

Ses efforts considérables commencèrent à porter leurs fruits dès la seconde moitié des années 50 où la réputation de Ducru-Beaucaillou se hissa au plus haut niveau de Bordeaux pour n’être jamais démentie depuis. Ses superbes millésimes, associés à sa modestie et à son humour pince-sans-rire, en ont fait une des plus attachantes personnalités du Médoc.

Monique borie

Elevée au château Ducluzeau, dans l’appellation Listrac, elle convola en noces avec Jean-Eugène Borie en 1950, deux années après son baccalauréat. Monique Borie occupe toujours ses appartements dans l’aile nord du château, non loin de ceux de son fils, Bruno-Eugène. En parfaite communion de pensées, tous deux ont maintenu intacte une puissante cellule familiale. Monique Borie, présidente du Conseil de Surveillance depuis 1998, possède une grande force de caractère, épaulée par une belle curiosité intellectuelle.
Affabilité pareillement distribuée, discrétion, raffinement ne sont pas ses moindres qualités. Les années ne semblent pas avoir de prise sur la Dame de Beaucaillou.

Au début des années 2020 pourtant, elle a décidé de prendre quelque recul et a laissé, avec enthousiasme et confiance, sa place de Président du Conseil de Surveillance à Jack Bouin, qui venait de prendre sa retraite à l'issue d'une remarquable carrière, unanimement saluée, au Crédit Agricole, dont il a notamment été le brillant Directeur Général Aquitaine.

Bruno-Eugène Borie

Quelque soixante années plus tard, le fils de Monique et Jean Eugène, Bruno-Eugène, poursuit l’œuvre de son père et redéfinit la politique de sélection. Infatigable perfectionniste, doué d’une force de travail peu commune, il a lancé cette année un ambitieux projet décennal de « refondation durable » dans les vignes et les chais.

 Ducru-Beaucaillou vogue désormais au sommet, toutes voiles dehors.



Passionné d’art et de design contemporains, la sensibilité toujours en éveil, Bruno-Eugène a parallèlement confié la restauration du château à une autre princesse, Sarah Poniatowska - descendante du bien-aimé monarque, Stanislas II de Pologne. Ducru-Beaucaillou vogue désormais au sommet, toutes voiles dehors, avec une série de millésimes d’un superbe niveau, illustrant à la perfection le grand style soyeux de Saint-Julien, comme en attestent les notes superlatives attribuées au millésime 2019.

L'art de vivre
à la française

sens-de-loeuvre

Le sens de l'oeuvre

Conduite symbiotique
et respectueuse
du vignoble

À Ducru-Beaucaillou, l’excellence se façonne centimètre par centimètre grâce à une compréhension intime de ce que les vignes veulent bien offrir. Expérience, intuition, remise en question, pour une symbiose avec la Terre mère ; les hommes ne sont que de passage sur ces nobles terroirs. La Nature étant « sujet de droit », chaque procédure dans le vignoble se veut respectueuse de l’écosystème tout entier : les herbicides ont été abandonnés au profit des désherbages mécaniques et d’enherbements réfléchis ; les engrais chimiques remplacés par du fumier et des composts qualitatifs, les insecticides par des phéromones pour lutter contre les vers de la grappe ou de l’argile kaolinite afin de leurrer la cicadelle verte. Des gestes facilitant aération et ensoleillement des grappes contre le Botrytis, et le cas échéant, des bacilles. En amont des vendanges, une surveillance assidue de l’azote disponible. Une culture raisonnée qui vaut à la propriété depuis 2016 la certification ISO 14001, complétée depuis 2017 par la certification HVE3 (haute valeur environnementale de niveau 3).

La Nature étant « sujet de droit », chaque procédure dans le vignoble se veut respectueuse de l’écosystème tout entier.


Chaque année s’ajoutent des aides à la décision dans le suivi phytosanitaire. Surveillance aigüe de la maturité des différents cépages et de chaque pièce ; les raisins sont continûment goûtés puis analysés – IBMP, degrés alcooliques, potentiel anthocyanique, équilibre technologique (sucre/acide) –  afin de déterminer l’opportune date des vendanges, secteur après secteur. Les jeunes pieds sont vendangés séparément. Une gestion millimétrée jusqu’au sein d’une même parcelle afin de gagner en précision.

Point d’intégrisme, mais une approche résolument curieuse, pragmatique, bienveillante. Une sorte de « modernité positive » adaptée à la viticulture contemporaine : une cellule de recherche et de développement a été créée, aujourd’hui pilotée par deux jeunes ingénieures qui transmettent leur passion et communiquent leurs découvertes aux équipes. Utilisation de logiciels d’aide à la décision, basés sur des modèles prédictifs performants, programmation GPS des applications pour une couverture maîtrisée et une traçabilité totale, installation de plusieurs stations météo pour mieux comprendre les variations géospatiales. Grâce aux travaux de l’INRA, notamment sur la physiologie de la vigne, de son alimentation, de son virome, cette viticulture de haute précision, à la fois qualitative et durable, progresse constamment.

Une vinification
au cordeau

Une politique de sélection toujours plus drastique afin que seuls soient élus les grains ne présentant aucun défaut. La matière doit être irréprochable. Le volume retenu pour le Premier Grand Vin de Ducru-Beaucaillou a été revu sévèrement à la baisse (de 16 000 caisses en 2002 à 8000 sur les derniers millésimes). La première sélection des grappes faite à la vigne est complétée à la réception au cuvier par un tri optique des baies de raisin. Les lignes de triage sont plus longues et performantes… In fine, à l’issue des vinifications, chaque lot sera dégusté plusieurs fois par le comité maison sous la supervision de l’œnologue conseil, Eric Boissenot, afin d’envisager son statut… sélection, sélection !

L’expérimentation d’une batterie de cuves de vinification tronconiques en inox de faibles contenances (60/80 hectolitres), nouvelle génération (« intelligentes »), a permis de travailler au plus juste et d’exprimer in fine l’identité de chaque parcelle et micro-parcelle. Cette précision se retrouve dans les assemblages décidés avec un niveau jamais atteint jusqu’alors (inférieur à 0,3% dans l’assemblage), remarquables de pureté, de droiture, de netteté.

Cette quête de perfection témoigne de l’ingéniosité humaine sans cesse à l’œuvre dans la viticulture comme dans l’œnologie bordelaise. À Ducru-Beaucaillou, on salue avec enthousiasme cette belle émulation scientifique qui irrigue le monde viticole en général, le Bordelais en particulier.  

Des vignerons
​​​​​​​orfèvres

Afin d’accomplir le grand œuvre, ce sont cinquante paires de mains, cinquante façons manuelles qui se succèdent derrière chaque bouteille de Ducru-Beaucaillou. Une équipe multiculturelle, organisée et solidaire, à taille humaine. Une communauté d’esprits fédérée autour de mêmes valeurs : un profond attachement à la terre, à la tradition paysanne, à la dimension artisanale du métier, à la beauté du geste. Intuition, savoir-faire, épure : comme dans une musique de Satie, le moins de notes pour le plus d’effets possibles. À la fin, c’est une accumulation de soins, de particularités, de détails qui font une grande cuvée. 

Château Ducru-Beaucaillou 2020

art de vivre

L'art de vivre
à la française

Ducru-Beaucaillou, c’est aussi une esthétique purement dix-huitième, une pratique élégante des plaisirs, un raffinement des sens, une hospitalité toute médocaine.

La propriété

La beauté du site prédispose l’âme à ce cru d’exception. Dans ce vaste domaine de 105 hectares de vignobles dans l’aire d’appellation Saint-Julien, une élégante bâtisse de style directoire. Un modèle du genre. Son architecture néo-classique répond à l’accord intime entre vigne, ciel et eau. Le rez-de-chaussée surélevé épouse gracieusement la dénivellation naturelle du terrain en pente douce jusqu'aux rives de l'estuaire.

C’est dans les années 1820 que Bertrand Ducru confia à l’architecte parisien, Paul Abadie, l’édification, sur la maison girondine d’origine, d’une « chartreuse » Directoire, style en pleine faveur à l’époque. L’étage d’habitation, surplombant les chais, est doté d’une façade, dominant, côté Levant, l’estuaire de la Gironde, sur lequel l’intense trafic naval du 19ième siècle offrait le spectacle d’une marine perpétuellement animée. Les quatorze baies forment un avant-corps surmonté d'un fronton triangulaire. Les fenêtres et portes-fenêtres latérales, ornées d’une corniche à modillons, présentent des chambranles moulurés. Lesquels sont eux-mêmes surmontés d'une toiture en ardoise à pans brisés dotée de lucarnes.

Fin XIXème, désireux d’embellir Ducru-Beaucaillou à la hauteur de ses vins et du prestige de son épouse, la Princesse Maria Caradja de Constantinople, Nathaniel Johnston IV fit appel à Michel-Louis Garros, natif de Barsac en Gironde, élève de l’École des Beaux-Arts de Paris, Grand prix d’architecture en 1887. Le célèbre architecte érigea deux tours victoriennes, avec terrasses à balustrades, sur les côtés nord et sud de l’ancienne chartreuse ; lesquelles donnèrent une configuration plus majestueuse à l’ensemble du bâtiment. Il repensa l’organisation générale du château et décora luxueusement l’ensemble des pièces de réception dans le style victorien.

L’exploitation ne fut pas négligée pour autant avec la construction d’un remarquable bâtiment en fer à cheval abritant au rez-de-chaussée écuries, étables, garages et ateliers ; à l’étage logements du personnel et granges à foin, naturellement - et de manière très ingénieuse - ventilés par des moucharabiés de briques face au vent du Nord. 

Parc et jardin

Un parc de cinq hectares, descendant vers le fleuve, complète cet ensemble patrimonial exceptionnel. L’architecte-paysager, Eugène Bühler, célèbre acolyte de Michel-Louis Garros, l’a composé de parterres, d'allées sinueuses, d'une pièce d'eau et d'un jardin potager entouré de murs en moellons accueillant des poiriers montés en espaliers et une belle serre de fer forgé.  Dans le parc, joliment agencé sur trois terrasses successives, les statues Diane, Bacchus et Déméter offrent leur cou au soleil, comme pour célébrer l’attachement familial à la terre mère. Des arbres centenaires, fiers témoins de l’histoire du domaine, semblent monter la garde ; tel le somptueux Ginkgo biloba qui salue de son panache doré la course lente des nuages sur le Château de Ducru-Beaucaillou. Majestueux cèdres bleus de l’Atlas et verts du Liban, Sequoias sempervirens, Magnolias Grandiflora, érables rouges du Japon, Liquidambars, tilleuls… Des roses au cœur gonflé et des rhododendrons aux nuances délicates se frôlent amoureusement sous une brise légère.  Au loin, forêts et pâturages murmurent leurs secrets au blond estuaire. Quelle que soit la saison, la magie opère.

Terroir gastronomique

À Ducru-Beaucaillou, les saveurs du terroir médocain et les vins conversent en complicité et en estime. Une conversation toujours assortie et heureuse. Il n’est que de pénétrer dans la cuisine du château, avec sa magnifique batterie de casseroles en cuivre, sa rôtissoire sophistiquée, pour comprendre ce qui s’y joue d’essentiel. Ici, les rituels de bouche sont chargés de mémoire, de sens et d’affect. En regardant Bruno-Eugène officier, on se dit qu’aimer ou cuisiner, au fond, c’est pareil. À Ducru-Beaucaillou, tout finit à table.

À Ducru-Beaucaillou, tout finit à table.



Relations amicales et professionnelles. Bruno-Eugène cuisine parce qu’il ne sait oublier. Le pot-au-feu concocté avec les légumes du jardin sous l’œil attentif de sa grand-mère ; les cèpes cueillis furtivement dans les bois alentour ou encore la passée à la bécasse du côté de Laubarède. Dans son antre chaleureux, il se fait interprète de la gastronomie locale, née de la vieille terre, du fleuve et du tout proche océan gascon.
​​​​​​​Celle d’Alcide Bontou, « le Vatel bordelais »,  qualifié par Curnonsky de « grand chef » et de « fin gourmet ». Mais point d’ostentation, de surenchère, juste l’intelligence du produit que Bruno-Eugène ne cesse de magnifier. Sa cuisine authentique, ciselée, partisane, sincère, parle inlassablement de ce qu’il est.

une sensibilité artistique

Keith Haring, Carl André, Christian Boltanski, Annette Messager, Claude Viallat, Jean-Pierre Raynaud, Jean-Marc Bustamante, autant d’immenses artistes qui ont élu domicile à Ducru-Beaucaillou. Inspiré par la belle effervescence culturelle bordelaise des années CAPC, Bruno-Eugène Borie est devenu collectionneur d’art. Ce fut comme une évidence de demander à Andrée Putman de designer pour Lillet le premier bar virtuel sur le net, à Daniel Buren de « rafraîchir » l’image du classement de 1855, à Jade Jagger de créer une étiquette « La Croix Ducru-Beaucaillou » ou encore à Sarah Poniatowska de décorer les intérieurs de la bâtisse historique.

La compagnie des livres y est tout aussi appréciée. La dernière traduction des Géorgiques de Virgile, Le Théâtre d’Agriculture d’Olivier de Serres, le Contrat Naturel de Michel Serres mais aussi les Légendes d’Automne de Jim Harrisson que Bruno-Eugène aime à citer.

Le terroir

terroir ducru beaucaillou

Le terroir

le médoc

Il est une contrée singulière, calme et pondérée, le Médoc, « langue de terre » au milieu des eaux, ouverte sur l’estuaire blond au levant et bordée par la pacifiante forêt de pins au couchant. La presqu’île possède aussi une lumière à nulle autre pareille ; vaporeuse, lente, elle caresse avec indolence les milliers de pampres. Le miracle médocain réside dans cette alliance de l’air, de la terre et du complant¹. En dépit des avatars historiques, la notoriété de ses crus, préexistante au classement napoléonien de 1855, est demeurée intacte au point de devenir la référence pour les vignobles étrangers.

¹Définition d’Olivier de Serres.

saint-julien

Sur ces croupes caillouteuses, pétries de temps, modelées par une Gironde primitive entre Margaux au Sud et Pauillac au Nord, une concentration de domaines prestigieux. Malgré la petite surface de l’appellation (900 hectares), onze crus classés. Une agrégation de sciences et de valeurs humaines sur l’un des terroirs les plus réputés au monde. Les meilleurs vignobles, légèrement surélevés, contemplent l’estuaire immense (635 km²). Les sols, constitués essentiellement de graves, marnes et cailloux, confèrent aux saint-julien une élégance et une race toutes particulières. Des vins de grâce, de soie et de dentelle. Saint-Julien, assurément, une façon de penser, de sentir, d’aimer aussi.

les beaux cailloux

Du haut de ses rives ondulées de pampres, Ducru-Beaucaillou, tel un œil de tigre, bigarré et moiré, joyau serti dans sa couronne de vignes, a quelque chose de doux et d’éternel… Sa couleur d’or et de bronze appartient à la pudeur du jour, au velours de la nuit, aux noces du ciel et de la terre…

Point de hasard : le Château Ducru-Beaucaillou doit son nom à ces « beaux cailloux », appelés graves günziennes, galets de quartz charriés par l’ancienne Garonne au début du Quaternaire ancien, sans doute il y a près de deux millions d’années. Il suffit d’allonger ses pas dans les règes pour faire une abondante moisson lithologique. Lydienne des Pyrénées, silex, quartz, agatoïdes… Ces graves günziennes ont donné des sols maigres, qui contraignent la plante à puiser ses nutriments en profondeur ; l’été, les cailloux conservent la chaleur diurne qu’ils restituent à la vigne la nuit venue pour faciliter la maturation des raisins. Une élection naturelle qui garantit l’excellence qualitative des crus. Chaque cuvée, chaque millésime, explore une nouvelle « facette » de ces « beaux cailloux ».

À Ducru-Beaucaillou, les cailloux accomplissent le Grand Œuvre…

l'estuaire

Autre privilège des terroirs du château Ducru-Beaucaillou : sa proximité avec l’estuaire, le plus vaste d’Europe (635 km²), large ici de plus de trois kilomètres. Dans ce site d’exception, les quatre marées quotidiennes brassent d’importantes masses d’eau, qui atténuent les rigueurs hivernales, modèrent les canicules estivales, dévient les trajectoires de grêle, favorisent une respiration bienveillante.

On s’émeut aussi de sa haute poésie. Une lenteur majestueuse, des rives de silence, des eaux d’or qui s’abreuvent de nos rêveries et ensommeillent les voiliers. Depuis cet observatoire, on pouvait suivre autrefois le va-et-vient des gabares fines et des navires majestueux.



Ducru-beaucaillou

LE PETIT DUCRU DE
DUCRU-BEAUCAILLOU

Ce nouveau venu est une sélection issue de nos vignobles de Saint-Julien. Une dénomination affective et instructive qui renseigne déjà les amateurs sur son positionnement et sur ses ambitions.

Le Petit Ducru se veut ainsi une initiation à la griffe Borie, une courtoise invitation à approcher les qualités de ses aînés Ducru-Beaucaillou et La Croix Ducru-Beaucaillou ; de sa complexité à sa structure, en passant par son équilibre et son élégance. Il y a bien sûr un air de famille, une belle connivence entre les trois nectars. Ils savent ce qu’ils ont en commun : rigoureux parcours technique, sélection drastique, vinification exigeante. Un assemblage cabernet-merlot, avec parfois, en fonction des millésimes, une pointe de petit verdot, ce cépage dont on sait qu’il est un habile ciseleur.


Un clin d’œil aussi à l’histoire du domaine, précisément à un des anciens propriétaires, Bertrand Ducru (1770-1829), brillant négociant d’origine béarnaise qui a fait carrière à l’international. Puissant, établi, il se porta acquéreur de la propriété en 1797 (16 Vendémiaire an 6) et ajouta son patronyme à celui du site qui devint dès lors « Ducru-Beaucaillou ». Il sollicita l’architecte Paul Abadie (Ecole des Beaux-Arts de Paris) pour magnifier l’élégante chartreuse directoire, mais surtout il investit massivement dans les vignobles et le chai. Les vins se hissèrent rapidement aux sommets de l’appellation et Ducru-Beaucaillou obtint la reconnaissance unanime de la Place de Bordeaux qui le consacrera notamment par la suite dans le classement de 1855.

Le Petit Ducru est un vin d’équilibre et d’harmonie. Un bain de jouvence. Il est là, bien vivant, au rendez-vous du plaisir. Accessible dès sa prime jeunesse, un décomplexé à l’espièglerie chaplinesque. Il sera un joyeux commensal au restaurant. Il convolera en justes noces avec une volaille ; il fera révérence à sa peau rousse et craquante et enveloppera de ses tanins la chair fumante.

Le Petit Ducru a le goût des dimanches. Il a surtout le goût de l’amitié.

Le Petit Ducru a le goût
des dimanches.
Il a surtout
le goût de l'amitié.

LA CROIX
DUCRU-BEAUCAILLOU

Les vins de La Croix Ducru-Beaucaillou sont issus du vignoble du Château Ducru-Beaucaillou. Ce cru médocain d’exception se répartit entre la rivière à l’Est et le centre et l’Ouest de l’aire d’AOC Saint-Julien. Le domaine doit son nom à ses « beaux cailloux » qui, en raison de leur prépondérance quartzeuse, donnent des sols maigres.

C’est précisément cette pauvreté « agrologique », comme l’écrivait le Professeur René Pijassou, qui leur confère une grande valeur pour la production des vins. À l’Orient, les parcelles occupent des croupes médocaines juste en dessus de l’estuaire tandis que celles de l’épicentre bénéficient d’un microclimat enfanté par le petit ruisseau de La Mouline qui traverse l’appellation en son milieu, d’ouest en est, pour se jeter dans la Gironde.

La Croix Ducru-Beaucaillou est une expression originale des terroirs de Ducru- Beaucaillou. Une cuvée unique en son genre. Les procédures élitistes de Ducru-Beaucaillou sont ici en œuvre. Une même passion aussi, celle d’une équipe dédiée à l’excellence.

Une cuvée de haute volée qui révèle parfaitement son terroir d’exception. Ce vin d’assemblage à dominante cabernet-sauvignon (environ 60% chaque année) est agrémenté de merlot noir (35% à 37%) ainsi que d’une pointe doucement épicée de petit verdot (3% à 5%).

Puissant, soyeux, très aromatique, La Croix Ducru-Beaucaillou séduit par son nez, son équilibre, sa finesse remarquable et sa persistance. Une grande cuvée qui éveille, charme, initie à la griffe Borie.

Puissant, soyeux,
très aromatique.

DUCRU-BEAUCAILLOU

Depuis 300 ans, six familles de propriétaires ont nourri un lien indissoluble avec le château Ducru-Beaucaillou. Captifs à jamais de ce prestigieux domaine, les Desjean, Bergeron, Ducru, Johnston, Desbarats, Borie. Les siens lui ont rarement mesuré leurs éloges. Par-delà les décennies, cette dévotion a su nier l’accidentel et le transitoire, comme si la passion parachevait l’œuvre de la nature.

Le Château Ducru-Beaucaillou doit son nom à ces « beaux cailloux », appelés graves gunziennes, galets de quartz charriés par la Gironde primitive au début du Quaternaire ancien, sans doute il y a près de deux millions d’années. Il suffit d’allonger ses pas dans les vignes pour faire une abondante moisson lithologique. Lydienne des Pyrénées, silex, quartz, agatoïdes... Ces graves günziennes ont donné des sols maigres, dont la pauvreté agrologique garantit l’excellence qualitative des vins. Une élection naturelle.


Autre privilège du château Ducru-Beaucaillou : sa proximité avec l’estuaire (d’une superficie de 635 km2). Les quatre marées quotidiennes brassent d’importantes masses d’eau, qui atténuent les rigueurs hivernales, modèrent les canicules estivales, dévient les trajectoires de grêle.

Cinquante mains se succèdent pour élaborer le Grand Vin de Ducru-Beaucaillou. Une équipe multiculturelle solidaire dont la philosophie commune est de pousser au plus loin l’exigence du métier. L’accumulation de soins et de détails font une grande cuvée. Viticulture élitiste et respectueuse - de l’intégralité de l’itinéraire technique viti-vinicole à la reconstitution des sols, de la taille médocaine aux méticuleux travaux en vert et jusqu’à la replantation des parcelles - ; sélection toujours plus sévère des raisins, vinification adaptée à l’identité de chaque parcelle, pureté extraordinaire des assemblages, culture du temps long pour l’élevage (18 mois). Sans oublier l’écoute, la remise en question, la réflexion.

Le résultat est dans le verre. Le charme opère immédiatement. Une attaque en bouche doucement fruitée, une ampleur voluptueuse, des tanins soyeux parfaitement intégrés, une finale exceptionnelle de persistance. Les arômes dansent, flattent le nez, travaillent l’âme pour envahir la mémoire. Une muse qui arriverait sur la pointe des pieds et laisserait son souvenir durablement, infiniment.

Ode à la volupté,
à l’amour
de la terre aussi.

PrimeurS 2020

Vous devez-être en âge légal de consommer de l’alcool dans votre pays de résidence.